France

 

Mars 2001 : État d'âme 

21 mars. nous fêtons les 10 ans des jumeaux. Le temps s’accélère et les réflexions de tous nos amis se bousculent en vrac.

Quelle chance vous avez de partir ! C’est vrai, ce voyage on l’a rêvé depuis la naissance des garçons, dix ans aujourd’hui. Nous avons économisé sou par sou sans savoir si nous pourrions partir un jour.

La Providence nous a aidé, Jérôme a écrit un agenda dont le succès nous permet aujourd’hui de rendre ce rêve possible même si nous partons avec le minimum (de quoi payer tous les billets et voir venir les premiers mois).

Nous pensons que la Providence nous aidera encore par des rencontres ou des bons plans en cours de route car les sponsors ne se sont pas bousculés au portillon même si beaucoup de partenaires ont envie de nous aider (prêt de matériel, réductions diverses).

La vérité c’est que l’on part un peu la trouille au ventre (surtout moi). Nous devons quitter chacun notre boulot pour un an, sans savoir si on le retrouvera au retour (si retour il y a). Replonger dans le monde du travail après un an d’absence et passé 40 ans c’est déjà une peur à vaincre. Affronter des cultures et des façons de vivre différentes en est une autre sans parler de toutes les maladies et bestioles possibles que nous pouvons croiser durant ce périple. Tout ça pour quoi ?

Pour l’essentiel : prouver aux enfants qu’il faut toujours aller au devant de ses peurs, que c’est peut-être la meilleure façon d’apprendre à être heureux.

Bien sûr nous aurions pu nous payer une maison plus grande ou des vacances de luxe sur des plages lointaines mais nous avons eu envie de nous sentir vivants et de leur montrer que la vie ce n’est pas seulement le programme idéal que la société concocte pour chacun mais d’aller chercher envers et contre tout ce qui peut nous faire grandir. Après tout nous sommes là pour les élever…

Nous voulons leur offrir à la fois du rêve (approcher tous les animaux de la terre dans leur milieu naturel, avoir ses parents avec soi pendant un an sans autre contrainte que d’ouvrir les yeux au monde, aux rencontres avec l’autre) tout en sachant qu’il va falloir bousculer leurs habitudes, les obliger, en contrepartie, à s’adapter.

Saurons- nous garder notre humour lorsqu’il s’agira de leur faire travailler le programme scolaire ?

Garder notre calme quand ils seront malades ou perdront patience dans les transports. Je connais déjà leur rébellion :

Nos copains nous manquent, le sport aussi. On s’ennuie, on est fatigué, on veut rentrer (gasp !)…

Serons-nous différents au retour ? Vont-ils sortir plus riches de cette aventure ?

En tout cas on va tout faire pour. Quoi qu’il advienne, c’est une aventure que nous n’oublierons jamais et qui restera à coup sûr l’un des plus grands moments de notre vie. La vie même.

Sandra

 

Mars 2001

L'avant-première au Québec s'est magnifiquement passée (voir reportage Canada). Même pas eu froid !

Et les enfants ont bien participé. En s'amusant beaucoup. Nous nous replongeons dans les préparatifs. Il va falloir se décider à prendre les billets... Avant le 15 d'avril. Déterminer les destinations en fonctions des climats n’est vraiment pas le plus simple.

On espère encore un accord avantageux avec un grand Tour Opérator. Mais les temps sont durs et les interlocuteurs indécis. On envisage donc de payer le montant de ce gros budget plein pot. Tant pis. Et tant mieux d'avoir les billets en poche, d'être déjà un peu parti.

Quelques partenaires nous rejoignent : prêt et dons de matériel. Samsonite par exemple. Petit rayon de soleil. Que d'énergie dépensée, de coups de fils de relance donnés. Ils se chiffrent par centaines. En vain, le plus souvent. Déjà content quand les gens vous donnent une réponse, même négative. Au suivant !

Nous envisageons de lancer un mailing fax à quelques milliers de grosses entreprises pour trouver l’argent qui manque pour vivre notre périple sans dormir " sous les ponts ". Mais des sponsors, nous n'en avons pour l'heure trouvé aucun. Il faut contacter toutes les boites, trouver l'interlocuteur, expliquer, envoyer, rappeler... A l'infini.

Et puis soudain, un mail dans la boîte. Arrivé d'Afrique du Sud.

Léon Plutsick, directeur du Shongololo, nous invite à bord de cet incroyable train qui sillonne le pays en tous sens. La nuit ; car le jour, les voitures débarquent du dernier wagon tiré par la locomotive et tout le monde embarque pour aller visiter parcs animaliers, canyons ou chutes faramineuses.... Bon plan. Super bon plan. Du coup, on réinscrit l'Afrique du Sud (que nous avions éliminée) dans notre parcours.

Une production envisage de réaliser un film télé sur nous. On en reparlera...

Jérôme

 

Mars 2001

Ce tour du monde est aussi un pari, un acte de foi. Nos économies actuelles ne nous permettront pas de réaliser la totalité de notre programme si nous devons dormir dans des hôtels chaque soir. Nous espérons donc que la Providence se manifestera ici et là pour nous permettre de trouver des logements plus économiques ou gratuits.
Contrairement à la plupart des familles qui se lancent dans une telle aventure : en voilier ou en camping-car, nous n'emmenons pas notre gîte avec nous, pas plus que tente et sac de couchage qui nous chargeraient trop. Bien sûr, le cas échéant, nous dormirons à l'hôtel plutôt que dehors, mais nous comptons aussi sur l'hospitalité humaine pour que nos nuits soient aussi belles que nos jours. Alors, si vous avez des adresses à nous donner, ne vous privez surtout pas.

Jérôme

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