Au Vanuatu

 

Octobre 2001

Banian marché à TannaLe Vanuatu, ce fut d’abord un accueil. Corinne et François qui nous avaient contactés via Internet avant le départ de France étaient avec un ami à l’aéroport. Ils ont libérés une grande chambre de leur maison où nous allons nous installer pour deux semaines, y laissant nos affaires lorsque nous partirons vadrouiller à droite et à gauche. L’idéal.

Anniversaire au Vanuatu Corinne a même préparé un délicieux gâteau au chocolat pour fêter l’anniversaire d’Hannah toute heureuse d’être en compagnie
d’autres gamins pour ses 9 ans.
Le soir, ils ont organisé un grand kava pour notre arrivée. Le kava est une racine dont on tire une boisson du même nom, aux vertus apaisantes (elle entre dans la composition des déstressants) et se boit normalement à la veillée dans le nakamal (la maison commune) du village.

Corinne et François ont construit un nakamal dans leur jardin et nous y rencontrons une bonne partie des enseignants français en poste à Port Vila.
Etoiles de mer C’est là que notre programme australien vole en éclat. Beaucoup ici prennent leurs vacances en Australie, toute proche. Et passer trois semaines à descendre la côte entre Brisbane et Sydney leur apparaît à tous comme un sacrilège. On va donc tout changer et improviser pour se rendre dans le centre. Tant pis pour les écarts de budget.

En attendant, on profite des plages de l’île (le petit îlot d’Hyde Away surtout avec son magnifique récif de corail où Sandra
accepte pour la première fois de respirer avec un tuba (elle est
claustrophobe dès qu’elle a un masque sur le nez). On se demande un peu pourquoi elle s’y met soudain, mais en fait elle a un plan secret dans la tête, vous allez voir ...

Hannah monte à cheval sur Coco en pleine mer Hannah de son côté vit une expérience extraordinaire avec Eloise Viart, une jeune Française passionnée de chevaux qui utilise une méthode révolutionnaire (tout en douceur) pour les dresser. Après la ballade, tous ses élèves vont se baigner dans la mer avec leur monture. Autre big surprise : Hannah se plaît tellement à l’Ecole Française (où les enfants ont passé une demi-journée) qu’elle voudrait y retourner tous les jours.

Il y a aussi la matinée géniale dans les cascades de Mélé où nous
Saut dans une piscine naturelle nous baignons dans des piscines naturelles transparentes et sautons dans les vasques sous la cascade. On y observe nos premières araignées maousses.
L’une d’elles est en train de dévorer un lézard dans sa toile de trois mètres d’envergure Même pas dangereuse nous dit-on.
La première semaine s’écoule ainsi, au rythme des papayes, arachides fraîches et coco ramené du très joli marché. On se partage tranquillement les tours de cuisine et de vaisselle et on organise notre deuxième semaine grâce aux conseils de nos hôtes.

Attente des bagages à EPI Et puis on s’embarque dans un petit coucou à hélice de seize places pour Epi où vit le mythique dugong. Ce massif mammifère marin (seacow, vache de mer en anglais) se laisse paraît-il approcher lorsqu’il se trouve dans les eaux de Lamen Bay. Encore faut-il qu’il s’y trouve !..

En tous cas, nous avons l’impression de débarquer au bout du monde. Nous atterrissons directement sur l’herbe, on récupère les sacs soi-même dans la soute et l’aéroport est un cube de béton
Gamins et roues ouvert à tous vent. Après une petite demi-heure de marche on arrive aux quelques bungalows du Sunset paradise. L’unique " hôtel " du coin. Un peu de courant électrique le soir, de l’eau un jour sur deux, mais un accueil adorable et une baie superbe où relâche quelques voiliers et que sillonnent d’antiques pirogues à voile de palme.

A peine a-t-on mis le nez sous l’eau avec les garçons que des gamins nous appellent. Ils ont repéré une tortue de mer. On l’observe un long moment broutant les algues du fond et quand elle remonte lentement vers la surface pour respirer quel spectacle.
Hannah dort en Truck Puis en voici une autre et encore une autre. En fait, elles sont une bonnes dizaines installées dans la baie (toutes des mâles) attendant l’arrivée des femelles en novembre.
Sandra prévenue s’empare du masque et du tuba et nous y retournons avec Hannah. (Nous n’avons que quatre masques et 4 tubas cela aura son importance plus tard). Sandra qui s’était entraînée à cette seule intention est folle de joie. Elle perd tout contrôle d’elle même et se met à nager furieusement vers la tortue pour la caresser lorsque celle-ci fait surface.


A la poursuite des phasmes Durant les deux jours de notre séjour dans ce petit paradis, nous irons les contempler toutes les trois ou quatre heures avec le même bonheur.

En attendant l’heure hypothétique du dugong (fin d’après-midi),
nous nous faisons initier à la chasse au phasme géant par les enfants du village.
Puis nous guettons Bondas Et soudain, une bosse noire sort de
l’eau. Une tortue ? Non, trop gros, c’est lui. La nuit sera
bientôt là et on se précipite avec les enfants. Sandra nous guide depuis la plage et on finit par le retrouver. C’est un bon gros pépère de trois mètres de long, gris et tout ridé dont les nageoires semblent tronqués. Une bizarrerie sympathique à grosse lèvres et moustaches que nous touchons même du bout des doigts en plongeant au fond.

Un Dugong


Malheureusement, l’énergumène est vadrouilleur ce soir et il file
avant que Sandra ne soit parvenue à nous rejoindre à la nage
Et le lendemain, l’animal ne se montrera qu’à l’obscurité.
Sandra verse une petite larme et se console en profitant au maximum des tortues (Hannah se fera tirer par l’une d’elles en lui tenant les pattes arrière, la pauvre).

Les deux petits jours prévus (pour cause d’avion à prendre pour Tanna, l’île du volcan) ont fondus comme neige au soleil.

Bateau palme ! Damned, il faut quitter ce petit paradis où l’on aurait pu passer une semaine sans s’ennuyer. Le bout du monde, oui. L’endroit que j’ai préféré pour l’instant (avec Hanao aux Marquises)

Bon, expédition volcan donc le lendemain. D’Epi, nous avons regagné Port Vila par coucou et ce même coucou nous emporte sur Tanna. Nous y retrouvons Georges à l’aéroport. Le jeune directeur de l’Alliance Française nous a proposé de l’accompagner dans sa tournée de formation des maîtres. Nous profitons ainsi du truck (pick-up) mis à sa disposition. Ils sont rares et coûtent chers. Après une heure de route-rodéo, nous arrivons à la mission catholique du père Albert qui assure l’enseignement primaire sur cette partie de l’île.

On nous trouve des matelas et nous camperons dans une petite
3 matelas pour 5 à la mission pièce durant trois jours. Trois matelas pour cinq, mais un accueil adorable des villageois. Tous les enfants du village sont en vacances puisque ce sont les maîtres qui sont en formation avec Georges. Rapidement, les nôtres sont entourés, font les clowns, forment des bandes et s’amusent ensemble en attendant la séance de cinéma organisé par Georges qui est venu avec un
projecteur (au programme : La Vérité si je mens 2 (sic !), Astérix (Ah ! le mythe de nos ancêtres les Gaulois) et la Folie des Grandeurs. Sans oublier un " envoyé Spécial " sur le terrorisme qui fascine les gens d’ici où (miracle ?) la télévision n’est pas encore parvenue (électricité avec un groupe électrogène quelques heures le soir et uniquement dans la mission).

Pour la première fois, les enfants prennent réellement conscience des conditions de vie d’autres enfants du monde. D’eux-mêmes,
Tous prés des algues ils l’écrivent dans les mails échangés avec les copains de Marolles où il n’est généralement question que de jeux vidéo, de potin-copains et de foot. Là, ils leur parlent des cases en palme où vit toute la famille dans une pièce unique, des gosses qui déjeunent d’algues mélangées à de la noix de coco, des repas composés le plus souvent de taro, manioc et riz, accompagné d’une soupe de choux.

Danseuses nivanuataises Pour aller assister au spectacle de danses traditionnelles qu’a gentiment organisé pour nous (et pour quelques francs symboliques !) le chef du village, nous empruntons le chemin des écoliers : 2 km en descendant à pic une gorge profonde qu’il faut ensuite remonter aussi sec. Les enfants font ce chemin midi et soir et certains habitent beaucoup plus loin !

Danse traditionnelle Les danses sont simples et joyeuses, très rythmées. On sent que l’on s’approche de la Papaousie. Hannah se transforme en reporter photographe et ne s’en sort pas trop mal (même si les premières photos sont un peu flou : elle appuie sur l’appareil en même temps que sur le bouton !).

Chaque soir, je suis convié au traditionnel kava des hommes du village. Dans une case éclairée par une unique lampe à pétrole, deux ou trois hommes mâchent la racine qu’ils recrachent ensuite en blocs fibreux. Mélangés à de l’eau, ils sont ensuite essorés dans une toile de jute à la force du bras au dessus de demi noix de coco vides.
Préparation du Kava mâché ... C’est parfaitement amer, tout à fait ambiance " Les Bronzés font du ski ", mais c’est un étonnant moment de partage et l’effet est plus manifeste qu’avec le kava " mécanique " vendu " en ville ". Bref, une expérience.
(Aparté de Sandra) N’empêche que pour une fois je suie ravie d’être une femme. Celles-ci ne sont pas autorisées à boire le kava sur Tanna (chic, je n’aurai pas su comment refuser).

Et puis c’est le départ en pick-up vers le volcan. Une heure de
chamboule-tout gratuite, la traversée de la jolie plaine de cendres
Jules face au Volcan et l’ascension des derniers mètres au crépuscule.
Unfortunatly, le volcan est dans une phase ensommeillée. Parvenu en haut et nous approchant du cône actif, nous apercevons toutes les minutes environ des explosions de matière en fusion qui s’élèvent de quelques mètres.
Nous, on trouve ça magnifique, mais Jules, dont c’était le joker ne
peut cacher une certaine déception. Lui s’imaginait des coulées de lave en fusion, comme à la télé filmées au téléobjectif.

Toute la famille en pick-up Le troisième jour, on quitte la mission après avoir salué tout le monde et on s’offre un peu de confort. Oh ! juste de vrais lits dans un joli bungalow (avec une araignée record du monde posée sur la porte le soir !).

Et on fait une pêche miraculeuse d’oursins-crayons. Ils ont de grosses tiges de calcaire colorées à la place des piquants et sont délicieux. En plus, les crayons font de magnifiques colliers.
C’est le moment que choisit Hannah pour faire semblant de perdre les cours du CNED. Mais elle en a tellement envie qu’en un acte manqué qu’aurait pu citer Sigmund en exemple, elle les re dépose un peu plus tard dans un coin de l’hôtel où nous les oublions pour de bon !

Tambour d'Ambrym On s’en aperçoit le lendemain, de retour sur Efate (l’île principale où se trouve la capitale Port Vila où se trouve la maison de Corinne et François).
Chance, le patron des charmants bungalows Evergreen (qui nous avait déjà consenti un beau discount en voyant nos mines effondrées quand il avait annoncé ses prix) est la crème des hommes. Il les retrouve et les apporte à l’aéroport où il les confie à un pilote. Nous les récupérons quelques heures avant de nous envoler nous-même pour l’Australie.

Joli coucher de soleil à Tanna
Bon, là-dessus, pour nous remettre de nos émotions, nous invitons nos hôtes dans un bon resto de la ville où nous découvrons l’une des spécialités locales : le crabe de cocotier. Ces monstres aux pinces capables de sectionner un bras d’enfant sont vraiment délicieux. Mais nous n’osons pas goûter aux roussettes tant ces chauve-souris géantes ont l’air sympathiques hors d’une casserole.

Danseuse vuanuataise Et voilà, fini le Vanuatu, ses gens timides et tous adorables, son récif de corail sublime (ce que j’ai vu de plus beau) et le repos d’un gîte offert avec une élégance rare. Nous nous sommes chaque jour senti bien chez Corinne et François. Et ça, quand on voit notre tribu en déplacement, c’est un réel exploit. Tankiou Toumas et tata (merci beaucoup et au revoir).

A nous l’Australie où on part sans billet, en pleine panade de
location de camping-car mais bien décidés à voir le désert rouge !

Bonnes adresses :  

Sunset Paradise :   Lamen Bay . Epi (l'île des tortues et du Dugong). Iles VANUATU. Tél. : (678) 28230
 - Evergreen bungalows sur l'île de Tanna. Patron adorable, cadre et récif coralien superbes. Tanna Island . Vanuatu. Tél/fax : (678) 68774 et 68846. e-mail : tevergreen@vanuatu.com.vu

 

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