Décembre 2001
THAÏLANDE - 1ère partie
Partis de Hong Kong le matin, on
devait s'endormir le soir à Hanoi, Vietnam. Avec juste une petite formalité
intermédiaire : six heures d'attente à l'aéroport de Bangkok Une broutille
pour des
gars comme nous.
Mus par une inspiration subite, nous décidons néanmoins de récupérer notre
barda infernal à l'étape plutôt que de l'enregistrer
jusqu'au bout. Cela va nous obliger à sortir de la zone de transit,
passer les douanes deux fois puis tout réenregistrer mais sait-on
jamais N'avons nous pas vu tous nos bagages circuler sur un
tapis roulant désert à Brasilia, alors qu'ils étaient censés filer
directement à Manaus ?..
Grand bien nous en prend. Voilà t'y pas qu'après avoir passé
l'après-midi à squatter la pizzeria de l'aéroport (les enfants
auront appris à travailler absolument par-tout !) nous nous pointons au
comptoir d'embarquement.
- Visas svp ?
- Visas, qué visa ?
- Il faut des visas pour entrer
au Vietnam, où sont-ils ?..
Gasp ! Refait comme des bleus. On a beau crier comme des putois, rien à faire,
« ça le fait pas ». Notre cher voyagiste préparateur du tour du monde nous a
planté sur ce coup-là et nous n'avons même pas songé à vérifier : Bonne leçon.
Recherche d'un hôtel en catastrophe et
appel à l'ambassade : «
venez demain. Mais il faut compter trois jours pour les obtenir ». Coups de fil
en cascade. Finalement, Image d'Asie, l'agence de voyage recrutée par l'Office
du Tourisme de Thaïlande pour organiser notre expédition dans le nord du pays
nous dégotte un super plan aussi sec : un grand hôtel pour pas cher du tout.
Vive eux ! Et sus au Menam Riverside.
Bloqués à Bangkok dans l'attente des fameux visas, nous en profitons pour
prendre un peu d'avance sur le programme local : visite du marché de nuit de
Pat-pong (« Papa, pourquoi ces jeunes filles dansent-elles en maillot de bain
dans les cafés ?), tour en tuk-tuk, les tricycles motorisés que nous avions
tant aimés Mais la circulation et la pollution sont telles désormais que c'est
devenu un plaisir masochiste, ballade en bateau-bus sur la rivière et déjeuner
dans les petites échoppes de rue (excellent mais un peu trop épicé quand même
pour la marmaille), visite à la ferme des crocodiles.
« La plus grande du monde » disait le prospectus. Comme on avait été bien déçus
par le crocodile parc australien venté à grand renfort de pub télé, on n'en
attendait pas des merveilles. Erreur. Non seulement, il y avait bien 45.000
crocos au rendez-vous (on les a compté), mais le show n'avait rien à voir avec
le lancer de poulet-je reste à distance du monstre offert par les Aussies. Ici,
après avoir extirpé les crocos de leur bassin en les tirant par la queue, les
P'tits Gars n'ont pas hésité à fourrer dans les gueules grande ouverte leur
main, puis leur tête. Vraiment impressionnant.
Là-dessus, nous promenant dans la partie zoo de l'endroit, nous
avisons des cages à python même pas fermées à clé. Et si on en libérait un
?
Hésitations Prenons au moins l'un des poussins qui se promènent
dans la cage. Tiens, le boa ouvre un il. Tiens il s'approche des
poussins En dehors d'Hannah, bouleversée qui refuse de rester,
nous assistons médusé au repas du serpent Et un et deux et trois
poussins. Le pire, c'est que les oisillons se laissent dévorer sans
même essayer de fuir l'animal qui les renifle longuement avant de les broyer
dans ses anneaux et de les engloutir d'un coup. Comme dans Tintin et Tex Avery,
on voit la forme du poussin qui glisse lentement le long du corps du boa.
Bref, on occupe bien le temps perdu et on parvient même à refiler encore un
sac et nos célèbres bâtons sacrés à notre copain steward Dominique, passé
boire une bière à l'hôtel. Dans l'ordre d'acquisition : le superbe
sceptre-tiki des Marquises sculpté pour nous en une journée, le bâton de
pluie des Vanuatu, le bâton de marche en buis d'Australie et le bâton jeteur
de sort à tête de chien de Flores, âprement négocié soir après soir jusqu'à
un accord qui satisfasse les deux partis. Merci Dominique et rendez-vous le 31
pour le réveillon.
Car cette fois, c'est sûr, on embarque pour Hanoi, en short et en
T-shirt (j'en ris d'avance).
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