En Polynésie !

 

Septembre  2001

Final en apothéose pour les Marquises !

Encore des TikisTandis que les enfants s'éclatent en chassant les poules sauvages au lasso (fil de pêche, nœud coulant et pain pour appâter), nous mettons un peu d'ordre dans la maison prêtée par Teiki. Après avoir gavé Pitou des Marquises (la réplique locale de notre matou roux), nous nous rendons chez Stéphanie et Teiki pour la soirée d'adieu.  

Tom et ses parents navigateurs nous y Teikki devant le four Marquisien attendent. Les pierres volcaniques du four marquisien sont déjà rouges. Nous les recouvrons de morceaux de tronc de bananier battu (c'est un arbuste très fibreux) et installons dessus un quart de chèvre sauvage, une daurade, des papayes, des bananes et le fameux fruit de l'arbre à pain. Le tout recouvert de feuilles de bananiers, de sac en toile de jute et enfin de quelques brouettes de terre. Long apéro alias ti-punch et discussion de routards. 

L'occasion pour Teiki de nous donner un aperçu de la "danse du cochon". Impressionnant ! D'ailleurs, depuis, les gosses n'arrêtent plus.
Trois heures plus tard, nous découvrons tous ces mets succulents cuits à l'étuvée et nous régalons. Nous ne nous séparerons que tard dans la nuit. Les enfants chantant et dansant encore à l'arrière du pick-up. Au revoir les amis et à l'année prochaine en France si Dieu veut...    

Vue de HatiuNous avions décidés, pour finir, de nous rendre dans la baie d'Hanao avec Moi, une Marquisienne qui voulait nous faire découvrir son coin d'enfance, réputé le plus beau des Marquises mais également infesté de nonos, ces moucherons carnivores dont la morsure démange des heures durant. Bien nous en a pris. Après deux heures de 4x4 et un arrêt où nous commandons un bâton sculpté (magnifique !) qui sera livré le lendemain comme convenu (les Marquisiens sont gens de parole), Adieu aux Marquises nous affrontons une mer assez forte pour rejoindre la petite baie paradisiaque. Dès que nous dépassons la pointe rocheuse qui la protège, c'est l'enchantement. L'endroit est vraiment magique : baie profonde bien protégée des vents, hautes montagnes recouvertes de verdure et descendant jusqu'à une vaste cocoteraie bordée d'une plage de sable blanc. Et puis là, soudain, à vingt mètres du bord, des ailerons en Raie Manta sous l'eau à Hanao pagaïe.
Requins ? Non, raies Manta en ballet d'amour. Vite les masques et les tubas. Et voilà que nous nageons parmi elles, qui nous frôlent, planent et font des looping gracieux sous notre nez, majestueuses, énormes et parfaitement inoffensives. Un moment de pur magie qui se renouvellera le lendemain matin. Sandra acceptera même de mettre un masque et de se joindre à nous.  

GG relaie ilan pour battre le poulpeMais entre-temps, à la lumière de la pleine lune (eh oui, dans ces cas là, tout concourt au bonheur) nous aurons chassé le crabe de terre, dégusté de savoureuses brochettes de poulpes et récolté les porcelaines qui sortent la nuit, à marée basse.  

Le lendemain, donc, Moi nous initie à la chasse aux poulpes sur le récif de corail. Génial (trois poulpes dont un gigantesque). Nous les dégusterons cuisinés au curry de coco (mama mia !). Puis retour à la maison de Moi où Michel son compagnon angevin, un ancien de l'AOF passionné d'Histoire de France nous contera une vie de voyages et d'amour lointains.
Hospitalité parfaite de ces gens prompts à donner et partager. Merci mille fois.  

Ils nous accompagnent à l'avion et un grain nous surprend en route à la grande joie des enfants installés dans le pick-up (ici, le jour du départ, c'est un excellent signe). 

Hanao vue du bateau Brève escale à l'île d'Hiva Oa (Brel et Gauguin, nous vous saluons)
L'aéroport de Tahiti de nouveau. Une pension mignonne comme tout (Chez Armelle) et en route pour Huahine où Sandra nous a déniché une maison + voiture + bateau à moteur à un prix d'enfer. C'est de là que j'écris tandis qu'Hannah peine à finir ses cours du CNED et que les garçons font les fous. Le bonheur ? Ca y ressemble. Même si hier, à son tour, Sandra a un gros coup de cafard. Il faut dire que ces satanés gamins ne voient pas toujours les choses du même oeil que nous... 

Mais on reparlera de tout cela...
 

 

Août  2001

Iles Marquises

Arrivée aux MarquisesNous avons été légers côté préparation. Arrivés à Tahiti en provenance de l’Ile de Pâques à 3 heures du mat, nous regrettons d’avoir annulé la chambre réservée depuis Paris. Nous sommes nazes et il faut attendre 5 heures dans l’aéroport le prochain avion pour les Marquises. Après des dizaines de parties de tarots, nous apprenons que notre avion pour Nuku Hiva a deux heures de retard… Compensation à toutes ces galères, il y a Le spectacle : Atoll les atolls  vus du ciel. C’est comme survoler le paradis.

On débarque à cinq aux Marquises pour douze jours. Sans nouvelles de Stéphanie depuis deux mois. Sœur d’un copain d’une copine, on a échangé deux fax, s’est parlé une fois au téléphone… Depuis, plus rien. Quel accueil nous réservera Nuku Hiva dont nous apprenons à l’instant que l’endroit où l’on vit se trouve à l’opposé de l’île, joignable en deux heures de 4x4 ou en hélico depuis le petit aéroport ?.. Pas très sérieux tout ça. Croire en sa bonne étoile a des limites, non ?..

Baie de TaiohaeOn charge notre tonne de bagages dans deux 4X4 taxi (le chauffeur de l’hélico a la Dingue. C’est normal, il y a une épidémie sur toute la Polynésie en ce moment…ça promet). En chemin, nous découvrons également que l’île est infestée de nonos (moucherons voraces qui vous grignotent de minuscules bouts de chair et vous laissent à la place d’infernales démangeaisons). Tandis que le taxi cahote à 30 km/heure sur des chemins défoncés dans la brume, Sandra envisage déjà le retour…

Camping en terrasseEt puis le taxi nous dépose devant chez Stéphanie… Son mari Teiki nous accueille. Pas de problème, ils reviennent de quelques jours de vacances de l’autre côté de l’île mais nous attendaient. On entrepose les sacs, on fait manger les enfants, on organise le campement.

Les jumeaux sur TikiTous les enfants veulent dormir ensemble sur la terrasse : les trois notre plus Tehata (10 ans) et Téménino (6 ans). Une joyeuse bande. On investit, nous, la chambre des enfants.

On découvre vite que les Marquises ont un plus sur l’île de Pâques : il y a les coqs, la nuit, mais aussi les chiens ! Concert non-stop ou presque.

Chez nous !On reste deux ou trois jours chez eux, hospitalité totale, tout en cherchant un gîte. Mais les pensions visitées ne sont pas géniales et les bungalows sympas occupés. Finalement, on opte pour la première proposition de Teiki : investir son ancienne maison de bois, à flanc de colline dans un quartier 100% marquisien. La confort est sommaire, mais on est chez nous, la vue est très sympa et… c’est gratuit ! Merci les amis.

Cette cabane de Robinson devient vite la maison du bonheur en dépit des coupures d’eau, des « cent pieds » (scolopendres rouges venimeux de 15 cm) qui rodent et de la cacophonie canine, la nuit. Un gros chat rouquin, sosie de notre bon Pitou, devient vite le chat officiel. Poules, poussins et coq viennent picorer les miettes dans nos jambes. Hannah est ravie. Et la lumière changeante sur les pics environnants, superbe. Le bonheur vous dis-je.

Séance de travailGrâce à la gentillesse de la directrice et des maîtresses, les enfants ont passé une demi-journée à l'école du village pour voir comment cela se passait aux Marquises (voir l'Ecole Buisonnière).

Pour la première fois, on trouve un rythme assez satisfaisant intégrant l’école des enfants. Ils étudient le matin sur la terrasse et l’après-midi, on va à la plage ou chasser l’anguille dans les ruisseaux alentour (cinq harponnées) ou encore visiter le superbe site archéologique à côté (bourré de papayers chargés de fruits).

Un marquisien baigne son chevalPar l’intermédiaire de Stéphanie et Teiki, nous rencontrons Fabrice et Sylvie qui parcourent le monde sur leur voilier Visite à citoyen du monde"Citoyen du Monde" depuis des années. Apéro à bord. Leur fils Tom devient un bon copain et on s’inspire de son journal de voyage pour en faire un nous aussi. Par l’intermédiaire de Fabrice, on rencontre Christian et Marie-Hélène, la chirurgienne de l’hôpital de Taïohaé, le village où nous sommes. Ils ont voyagé en Asie durant 6 mois avec leur deux enfants qui suivaient les cours du CNED également. Pour eux : pas d’alternative, il faut voyager à mi-temps : 3h ½ d’école le matin et visites l’après-midi. Cela nous refroidit un peu, mais ils nous apprennent également qu’ils ne se consacraient qu’aux seuls Maths et Français. Le CNED serait d’accord. On retient l’idée.

Cache cache ...Les Marquises, c’est une autre Polynésie : pas de grandes plages de sables blanc, ni d’atoll corallien, mais des paysages sauvages de montagne, des chevaux partout (les Marquisiens se baignent avec eux à la plage) et encore très peu de touristes.

Sandra et Hannah sont allé faire du cheval sur la crête des montagnes. Génial.

Et puis ce matin, on est sorti en mer avec un pêcheur pour tâcher d’apercevoir des dauphins. Banco par deux fois. Gégé et les garçons ont même pu nager à côté d’eux quelques instants. On a aussi vu d’énormes raies manta, c’était vraiment bien, puis il a fallu rentrer car la mer devenait agitée. Séance de montagnes russes pas piquées des vers et salaison en prime.

Voilà, on ne regrette vraiment pas d’avoir ajouté cet épisode de douze jours au programme et cela nous renforce dans l’idée de la nécessité de se poser plus d’une dizaine de jours ici et là. D’autant qu’Ilan nous a fait un gros coup de blues, réclamant ses copains de Marolles et ne retrouvant la paix intérieure qu’après leur avoir envoyé un long e-mail. On envisage donc sérieusement d’appeler copains et enfants à la rescousse à l’une ou l’autre des vacances scolaires…

Tous au pied BanianA noter : la vie ici est hors de prix : Chocapic à 30 francs le paquet, jambon, bière et touti quanti au double du prix métropolitain au moins. Explication : on ne peut pas être plus loin du monde civilisé qu’ici et tous les bateaux s’en repartent à vide. Comme les taxis qui vous font payer le retour de la course…

Pour couronner les bonnes petites soirées que l’on a passé avec Stéphanie et Teiki, on organise demain soir un grand four marquisien avant de quitter le village pour le plus beau coin de l’île, la plage d’Anaho où Mohi (une amie de Christian et Marie-Hélène) va nous apprendre à chasser le poulpe avant qu’on ne reprenne la route (ou le ciel en hélico !) de l’aéroport, quelques porcelaines et beaux souvenirs dans la musette…

 

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