Novembre 2001
Sulawesi (ex Célèbes) - Le
pays Toraja
Le pays
Toraja, tout d’abord. Sulawesi, ex-Célèbes. Les Toraja occupent le centre de
cette grande île et constituent une enclave chrétienne en terre d’Islam. Même
si 10% seulement de la population demeure officiellement animiste, les
traditions ancestrales restent pour tous une évidence.
Et elles
sont pour l’essentiel centrées sur la mort. Ici, les défunts ne sont pas
enterrés, on les installe dans la grotte ou le tombeau familial qui est creusé
dans la montagne tandis que leur effigie (une statue de bois peint, le Tau-tau)
est recouverte de leurs vêtements et placée sur un balcon avec le reste de la
famille défunte à l’entrée de la grotte.
Mais
ce
transfert des corps dans leur demeure d’après-vie ne s’effectue qu’au
terme d’une cérémonie de trois jours au cours de laquelle la famille élargie
aux amis est
conviée à une grande fête avec sacrifice de cochons et
de
buffles en quantité. 12 buffles au moins pour un
enterrement de première
classe (comprenant un spécimen albinos, valeur 30.000 F français !), 6
pour un enterrement de deuxième classe, etc.

Certains
s’endettent à vie pour offrir une digne cérémonie à leurs morts,
d’autres attendent des années (et le cadavre aussi) avant de pouvoir
l’organiser.
Deux heures
d’avion et 8 heures de voiture plus tard, nous arrivons donc à Rantepao, dans
ce monde à part où les maisons traditionnelles sont de hautes construction de
bois en forme de bateau effilé.
Notre guide
nous entraîne dans les villages les plus préservés, les grottes-familiales où
les crânes des parents les plus anciens voisinent sur des étagères, puis à
une gigantesque ère de combats de coq, installée à la lisière d’une forêt
à l’occasion d’un décès. Ambiance surexcitée des jeux asiatiques, tandis
que tout le
monde vient toucher les jumeaux qui sont censés porter chance. Puis
nous voici conviés à un enterrement de première classe. Au milieu des cris et
des rires généraux, un représentant de chaque branche de la famille vient à
son tour égorger à la machette les buffles rituels. Ambiance gore garantie,
même
si nous expliquons aux enfants que ces sacrifices sont sans doute bien moins
cruels que l’élevage en
batterie pratiqué chez nous. N’empêche, le soir,
après ces flots de sang, Ilan aura un peu de mal à trouver le sommeil dans ce
grand hôtel désert dont nous sommes les seuls clients et où les trois
(adorables) musiciens de service massacrent « Aline » tandis que
nous dînons…
Marché aux
bestiaux, achat d’une machette, tour en « béchak » (vélo-taxi),
nous achevons notre séjour par un rafting qui faisait grand peur à Sandra mais
se révèle être un excellent plan.
Superbe
route de montagne puis marche d’une heure à travers des paysages de rizières
sublimes pour gagner le point de départ, d’abord. Rigolades et bains plus ou
moins volontaires le long de gorges peuplées de gros iguanes à crête,
ensuite. Pique-nique, sauts du haut des rochers, temps radieux. Les vacances,
quoi !
Et le soir,
dans la grande baignoire de l’hôtel, tandis que la mousson bat les toits, séance
de lecture ou de travail en attendant notre dîner en musique.(nous avons trouvé
un super roman de SF dans le dernier hôtel de Bali : « Chroniques du
pays des Mères »).
Les jumeaux
eux, lisent chacun leur tour un chapitre de « L’île mystérieuse »
en attendant de prendre livraison des volumes 2 et 3 du Seigneur des Anneaux
envoyés à Bangkok par les grands-parents.
Bons Plans :
- Pour rigoler un
peu après les cérémonies mortuaires : un petit Rafting à Sulawesi. Les gars
de la Sobek (demander Hendrik) à Rantepao ont été extras.
Tél : (62-0423) 21336. E-mail : toranggo@indosat.net.id
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